Les essais : deuxième mi-temps

Publié le par melisande.over-blog.com

Un jour de novembre, douceur d'automne, je rentre au bercail après mes cours. La vie est plutôt belle. On a acheté une maison quelques jours avant et on a la tête pleine de projets de travaux, de dessins de cuisine suédoise et de couleurs de murs. Et puis de chambre d'enfant aussi. On y croit. La gynéco nous a enfin fait faire des examens à tous les deux et on a encore la naïveté de penser que faire des examens = mettre le doigt sur le problème = trouver une solution médicale, ça ne peut pas être autrement en 2009.

Mon homme m'attends avec le sourire, un peu forcé le sourire, mais mon homme est un optimiste sans limite, qualité dont je suis totalement dépourvue, je précise. Il m'assieds près de lui sur le canapé rouge et me parle doucement. Doucement parce qu'il est comme ça mon homme, il me fiche des baignes nocturnes mais jamais diurnes ; pas une depuis que je le connais. Il sait mon hypersensibilité aigu, MA faille, et il la ménage d'un amour sans limite.

On a reçu les résultats du labo. Les miens sont parfaits mais j'ai compris à son sourire voilé qu'il y avait un « mais ». Lui souffre d'oligozoospermie très sévère. Sur le moment, l'oligozoomachin ne m'inquiète pas beaucoup, je n'y comprends rien. En revanche le « très sévère » donne vite sa couleur à l'émotion qu'on est censé éprouver.

Avant que je rentre, mon amoureux a cherché sur internet. Parce que maintenant, dans notre monde moderne et grâce à ses évolutions technologiques, quand on vous communique une mauvaise nouvelle médicale, on le fait par courrier. Donc quand sous le coup de l'annonce du verdict vous cherchez à comprendre, à espérer, à solutionner, vous n'échangez plus avec un être humain (ça s'appelait un médecin avant), mais vous vous précipitez sur internet.

Donc il paraît qu'il y a des traitements. Sauf qu'effectivement, on trouve des trucs sur l'oligozoospermie, mais pas l'ombre d'une « très sévère ». A force, on devient incollables sur la densité de population normale au millilitre chez le spermatozoïde. Et nous, on en a 100 fois moins que la norme ! Si je peux me risquer à une comparaison géographique, c'est la différence entre la densité de population de Paris intra-muros et de la Creuse. Par conséquent, les traitements à base de vitamines et autres rebouteux, je n'y crois pas une seconde ! Plus raisonnablement, notre solution semble répondre au doux nom de FIV ICSI, Fécondation In Vitro avec IntraCytoplasmic Sperm Injection, ce qui veut dire « avec injection de spermatozoïde dans le cytoplasme  » (de l’ovocyte).

Publié dans PMA

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